Évaluée à 3,5 millions de dollars, la néobanque allemande N26 enregistre une levée de fonds de 570 millions de dollars (Série D). Jusqu’à présent, c’est près de 800 millions de dollars investis qui font de N26 l’une des fintechs les mieux financées au monde.
N26 compte désormais 5 millions de clients sur 25 marchés et confirme donc son ambition de transformer le secteur bancaire à l’échelle mondiale. La néobanque mise sur le développement de ses produits et renforce sa présence sur les principaux marchés où la demande de services bancaires mobiles ne cessent d’augmenter. Comme les habitudes ont évolué avec la crise sanitaire, la banque mobile peut naturellement devenir la bonne pratique à adopter.
Jérémie Rosselli, Directeur Général France, Belgique et Luxembourg de N26, a répondu à nos questions. Interview.
PRESSIN’TECH : De nombreuses fintechs ont été secouées par la crise du COVID-19, Revolut et Monzo, entres autres. Quel est l’impact de la crise sanitaire sur l’activité de N26 en France, et plus généralement dans le monde ?
Jérémie Rosselli : Cette crise mondiale et sans précédent a un impact global sur l’ensemble des économies. Et vous avez raison, le secteur de la banque ne fait pas exception. Pour N26, nous pouvons résumer les choses autour de 3 grandes tendances. D’une part, cette crise notamment en Europe et particulièrement en France a accéléré encore davantage la digitalisation des usages bancaires du quotidien. Paiement sans contact, e-commerce, service de livraison pour les restaurants ou services de mobilité en location pour éviter les transports en commun pour nos déplacements urbains, les exemples sont nombreux ! C’est une vraie confirmation pour le modèle de banque mobile. Ce premier constat en appelle un second puisque dans nos 25 marchés et notamment en France, N26 n’a pas connu de recul notable de son développement. Aujourd’hui comme avant la crise, nous sommes fiers de voir quelques 2 000 Français nous rejoindre chaque jour. En revanche, nous avons vu les postes de dépenses et les usages de nos clients évoluer avec notamment une forte baisse des retraits en espèces et l’augmentation de la part des achats alimentaires dans les paniers moyens. Enfin et c’est aussi une force de notre organisation et de notre culture, nous avons su nous adapter à la situation. Ainsi nous avons décidé de proposer plus vite que prévue une innovation pour permettre à nos clients de se servir de leur carte avant de les recevoir. Cela nous conforte dans notre vision, la banque d'aujourd'hui ne peut qu'être digitale.
PRESSIN’TECH : Nous abordons rapidement le volet technologique et réglementaire dans notre analyse car même si les Français sont ouverts à l’innovation, ils restent méfiants vis-à-vis des nouveaux acteurs, notamment concernant le partage des informations personnelles par exemple. Quelles sont les solutions mises en œuvre par N26 pour garantir la protection des données personnelles ? Et quels sont les efforts déployés par N26 pour répondre aux exigences réglementaires concernant la lutte anti-blanchiment ?
Jérémie Rosselli : Merci pour votre question car en effet la banque en France comme d’autres secteurs peut parfois souffrir d’opacité et créer de la défiance chez les usagers. Si on prend le marché français, plus d’un sur deux n’a pas vraiment confiance en son banquier. Nous avons créé N26 pour changer cela justement, faire bouger les lignes et recréer ce lien entre les Français et leur banque. N26 est une banque à part entière qui dispose d’une licence bancaire européenne et qui respecte l’ensemble des réglementations européennes. Il en va de même pour les questions de lutte anti-blanchiment pour lesquelles nous ne donnerons aucune autre précision pour ne pas nuire à leur efficacité. Enfin, nous ne faisons aucune utilisation des données personnelles autres que suivre les réglementations de contrôle en vigueur (dont la RGPD en particulier) et optimiser nos services selon les besoins de nos clients. Pour finir, vous savez qu’aujourd’hui en France, N26 c’est 1,5 millions de clients dont la majorité nous rejoigne sur les conseils d’un proche. Voir que nos clients sont nos meilleurs ambassadeurs, c’est pour nous la meilleure preuve de la confiance qu’ils nous portent.
PRESSIN’TECH : Près de 4 Français sur 5 seraient intéressés pour que leur banque leur propose un service hors de leur champ d’action. Avez-vous des pistes ? Et plus généralement, quelles sont vos ambitions françaises et internationales ?
Jérémie Rosselli : N26 est née pour simplifier la vie des gens et les accompagner au quotidien. Par essence, nous sommes une banque et le client est au centre de notre attention. D’ailleurs nos clients apprécient pouvoir profiter d’assurances voyages ou pour leur smartphone ainsi que des offres de nos partenaires qu’ils leur sont dédiées autant que la simplicité et l’agilité avec lequel ils peuvent gérer leur argent. Notre histoire se construit par la satisfaction de nos clients en Europe comme aux Etats-Unis et cela nous donne beaucoup d’ambitions pour demain car nous savons qu’il nous faut atteindre cette taille critique pour devenir durablement la banque mobile indépendante de référence dans le monde entier. C’est pourquoi, à terme, nous voulons séduire 100 millions de clients à travers le monde pour continuer d’inventer la banque de demain. En France, nous sommes déjà classés deuxième sur le marché des banques en ligne en 3 ans. Demain, nous voulons aller beaucoup plus loin et devenir la banque préférée des Français. Beaucoup d’innovations et de nouveaux services vont arriver dans les prochains mois pour les particuliers comme pour les professionnels. En juin, nous avons lancé N26 Business Metal, nouvelle offre pensée pour les auto-entrepreneurs et les freelances qui leur offre un cashback de 0,5% sur tout achat effectué. Soutenir au mieux ceux qui créent par leur projet entrepreneurial, c’est aussi pour N26 être un partenaire de ceux qui dynamisent les économies locales.
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